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Se dresser aux côtés de son mentor

August 1, 2017

Par Gaya Déry

Le père de Gaya a commencé à pratiquer le bouddhisme alors qu’elle n’avait qu’un ou deux ans. La pratique bouddhique fait donc partie de sa vie depuis toujours. Cependant, son expérience porte sur une période récente, en 2016, après la naissance de son deuxième fils, Manuel, un événement qui a entraîné des changements personnels considérables. Elle a donc dû défier son obscurité intérieure et découvrir son véritable chemin dans la vie. Gaya vit à Gatineau avec sa famille.

Nous possédons tous notre propre karma, ainsi qu’un ensemble de tendances de vie, à la fois positives et négatives. Dès mon plus jeune âge, mon sentiment d’insécurité et mon manque d’assurance m’ont tellement fait souffrir que je suis devenue anorexique et aux prises de difficultés de nature obsessionnelle-compulsive. La période suivant la naissance de mon premier fils, Daniel, en 2011, a été très éprouvante. Après l’arrivée de mon deuxième fils, Manuel, j’appréhendais l’assaut d’un autre post-partum dévastateur. En fait, le manque extrême de sommeil accompagné de fluctuations hormonales me rendait très fragile, aussi bien physiquement que mentalement. C’est à ce moment-là que mes tendances karmiques profondes ont pris le dessus. J’éprouvais toutes sortes de peurs irrationnelles et je me sentais incapable de faire face aux responsabilités. J’avais le sentiment qu’il m’était totalement impossible de contrôler mes humeurs. De l’extérieur, je paraissais peut-être normale mais, à l’intérieur de moi, je menais une dure bataille. Je savais néanmoins que la meilleure chose à faire était de me tourner vers le Gohonzon et de réciter Daimoku pour élever mon état de vie. 

J’ai alors récité Nam-myoho-renge-kyo avec plus d’énergie, de concentration et de détermination que jamais. Dans ma tête et mon cœur, il n’y avait plus de compromis possible, et il me fallait chasser tous ces doutes qui m’envahissaient. Je savais pertinemment que la Loi merveilleuse de Nam-myoho-renge-kyo et ma propre vie possédaient un pouvoir illimité et, de ce fait, je devais faire surgir une foi tout aussi immense. Dans une lettre adressée à l’une de ses disciples, Nichiren a écrit « Quelle maladie pourrait donc constituer un obstacle? ».1, Je me suis donc inspirée de cette citation. Chaque fois que je me sentais faible, je me rappelais le pouvoir de la prière. Je me disais qu’avec l’aide du Daimoku, je retrouverais immanquablement mes forces et que tout deviendrait possible. J’étais convaincue que ma foi pouvait remplacer mon manque de confiance en moi.

 Ressentant le besoin de me rapprocher de mon mentor, j’ai commencé à lire La Nouvelle Révolution humaine, le récit, sous forme de roman, de l’histoire de la Soka Gakkai, écrit par le président de la SGI, Daisaku Ikeda. Tandis que je lisais, j’ai eu la sensation que je me trouvais avec lui, que j’avançais à ses côtés. Je me suis alors sentie en contact direct avec son cœur et, après tant d’années de pratique bouddhique, j’ai eu le sentiment de saisir enfin le sens de la relation de mentor et disciple. J’étais revivifiée par ma lecture. Le président Ikeda m’inspirait continuellement par son exemple et je me suis retrouvée comme immergée dans son immense état de vie. 

Monsieur Ikeda a œuvré sans relâche, malgré la maladie et la fatigue extrême dont il était affligé durant sa jeunesse et ce, afin d’accomplir sa noble mission : encourager chacun à transformer sa souffrance et révéler son plus grand potentiel. Avec un grand bonheur, j’ai finalement réalisé, au plus profond de moi-même, que cette mission était également la mienne, une mission que je pouvais mener à ma façon. Mon vœu le plus cher était désormais d’agir comme l’a toujours fait mon mentor, c’est-à-dire de prendre soin de mes amis membres et de parler aux autres de cette pratique bouddhique, chose que je n’avais jamais faite durant des années par peur d’être jugée. Ce sentiment d’avoir une mission et un lien avec le président Ikeda m’a donné beaucoup de force. Auparavant, malgré le fait que j’étais encouragée par ses mots et ses gestes, l’ampleur de ses actions m’intimidait et, devant son exemple, je me dénigrais. Mais ce sentiment s’est peu à peu transformé. Je suis consciente que je ne possède pas les mêmes capacités ni le même état de vie que Monsieur Ikeda, mais cela n’est plus important pour moi à présent. Son exemple ainsi que celui des pratiquants m’incitent à me surpasser.

Tout en lisant La Nouvelle Révolution humaine, j’ai été transportée vers une perspective plus grande que celle de mon petit ego. Ma souffrance m’est devenue inutile et le désir de me plaindre ou d’abandonner a disparu. Ma vie, reliée à celle de Daisaku Ikeda, a pris une nouvelle ampleur et gagné en profondeur. Mon mentor avait œuvré ardemment et il était parvenu à dépasser les limites de sa propre existence; j’étais donc capable d’en faire autant! J’avais ainsi trouvé le chemin pour transformer mes peurs. Je me suis éveillée à mon potentiel et me suis dressée à nouveau. Un passage d’une étude récente explique que toutes les souffrances trouvent en définitive leur source dans l’offense à la Loi mystique. En d’autres termes, nos souffrances proviennent de nos doutes et de notre manque de confiance dans la vie, dans la nôtre et celle des autres. Le but du bouddhisme ne consiste pas à éviter les problèmes, mais plutôt à construire un état de vie indestructible. Face aux difficultés, « les sages se réjouiront alors que les insensés battront en retraite. »2 … on sait que les obstacles apparaissent inévitablement dans nos vies. Toutefois les sages les reconnaissent comme étant des occasions d’atteindre un bonheur plus important. 

Parallèlement, j’ai vraiment pris conscience des besoins des gens qui m’entourent. Auparavant, il m’était facile d’ignorer les besoins d’autrui, car j’étais presque exclusivement absorbée par ce que je devais effectuer pour gérer ma propre vie. À présent, j’accomplis ce qu’il faut pour combler mes besoins, mais cela ne suffit plus à me contenter. Passer du temps avec les autres, cultiver et tisser des liens d’amitié est ce qui me rend véritablement heureuse. C’est devenu un besoin. Il s’agit d’un grand changement chez moi. Manifestement, ce n’est pas parce que l’on est né au sein d’une famille bouddhique que l’on comprend entièrement cette pratique. C’est plutôt le contraire. On peut se retrouver pendant longtemps en mode « pilote automatique ». Chacun doit développer sa propre foi et vivre les choses en profondeur par soi-même. Et parfois, cela peut prendre un certain temps!

J’aimerais citer deux passages du président Ikeda qui m’ont véritablement encouragée : « Je suis sûr que pour certains d’entre vous, des expressions comme "ne pas ménager sa vie" et "consacrer sa vie au bouddhisme" prônent une forme de sacrifice de soi, d’auto-immolation tragique. Mais l’état d’esprit qui sous-tend la dévotion dont je parle est radicalement différent. C’est un état de tranquillité et de paix totale, débordant de confiance en soi, un état totalement exempt de peur. C’est un sentiment aussi vaste et serein qu’un ciel bleu dégagé, une plénitude d’espoir, de joie et une satisfaction totale, un état de vie où l’on est complètement libre et fidèle à soi-même. Se consacrer à la Loi merveilleuse signifie briser son soi inférieur, le petit ego qui a été influencé et ballotté par toutes sortes de besoins et désirs mesquins, égoïstes. Cela veut dire revenir à son grand soi, le soi qui ne fait qu’un avec l’univers, qui est aussi vaste que le cosmos. Lorsque vous y parviendrez, vous rayonnerez de votre potentiel le plus élevé en tant qu’être humain. Le processus qui y conduit s’appelle la révolution humaine. »3

« La foi équivaut à :

N’avoir peur de rien,

Demeurer inébranlable,

La force de surmonter n’importe quel obstacle.

La foi est la source dont découlent toutes les solutions.

La foi est le moteur qui nous propulse

Au cours du voyage exaltant de la vie,

Une vie victorieuse et transcendante. »4 

Aujourd’hui, mon souhait le plus cher est de continuer à approfondir ma foi bouddhique et m’imprégner du même état de vie que celui du président Ikeda. Je prends la décision de ne ménager aucun effort pour parler du bouddhisme aux personnes qui m’entourent et à faire de mon mieux pour concrétiser la vision de mon mentor là où je suis, en contribuant positivement à ma communauté et à la société en général.

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1 Les Écrits de Nichiren, p. 415. 

2 Les Écrits de Nichiren, p. 642. 

3 La Nouvelle Révolution humaine, volume 6, p. 312-313. 

4 Traduction libre, Songs for America, World Tribune Press, 2000, p. 69.