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Trouver un rêve et surmonter ses doutes

December 3, 2020

Par Harold Hunter

Enfant, l’école n’a jamais été quelque chose de très agréable pour moi. Honnêtement, c’était atroce, je détestais le système scolaire, et en septième année, je rêvais du jour je n’aurais plus jamais à étudier. Il m’importait peu d’apprendre quoi que ce soit et, aussi souvent que possible, je ne faisais pas mes devoirs. Cette façon d’agir a continué même lorsque je fréquentais le collège Seneca de Toronto. Là, je me suis fait des amis qui démontraient la même attitude désinvolte que moi. Les choses se sont alors aggravées. La première année, j’ai coulé tous mes cours et j’ai failli me faire mettre à la porte du collège…

Mes parents pratiquent le bouddhisme de Nichiren Daishonin depuis ma naissance. En 2011, ma mère a reçu un diagnostic de cancer, et mon père a eu une crise cardiaque. Je n’avais alors aucune orientation dans ma vie, et c’est à ce moment-là qu’un ami d’une famille pratiquante a pris l’habitude de me rendre visite afin de m’encourager à réciter Daimoku*. Je me suis mis à prier cinq minutes par jour, d’abord pour mon propre bonheur. Puis, petit à petit, non seulement je me suis senti plus heureux, mais tout a commencé à changer. Habité par ce nouveau sentiment, j’ai réussi à prendre ma vie en mains et j’ai réussi non seulement à obtenir mon diplôme du collège Seneca, mais aussi à me trouver un emploi au Texas (États-Unis). De plus, mes parents ont prouvé la puisssance de Nam-myoho-renge-kyo* en surmontant avec détermination leurs problèmes de santé. Malgré tout, à ce moment-là, je n’avais pas encore compris à quel point nous sommes vraiment protégés lorsque nous pratiquons ce bouddhisme.

Lorsque j’ai travaillé au Texas, j’ai appris l’importance d’avoir un rêve. J’ai eu la chance d’assumer une responsabilité auprès des jeunes hommes dans la SGI des États-Unis. Au cours d’une réunion à laquelle participaient quelques aînés dans la foi, la responsable du Groupe des femmes de l’époque, Akemi Bailey-Haynie, m’a demandé, devant des membres de la jeunesse, quel était mon rêve. Ne sachant que répondre, j’ai rougi abondamment. Elle a alors mentionné que les jeunes devraient avoir un rêve, et j’ai commencé à y réfléchir sincèrement. Un peu plus tard, j’ai eu l’occasion, avec d’autres membres du Groupe des jeunes hommes de Dallas, de recevoir un encouragement de Danny Nagashima, le directeur général de la SGI des États-Unis. Je lui ai demandé ce qui arrivait si on n’avait pas de rêve. Il m’a répondu que même sans but spécifique, on devait néanmoins être déterminé à devenir le meilleur là l’on travaillait, de façon à ce que les portes s’ouvrent naturellement pour nous. J’ai donc pris la décision d’être le meilleur employé de mon entreprise, même si je travaillais déjà de 7 h 00 à 19 h 00, voire plus tard, tous les jours, y compris les fins de semaine. Resté tard au bureau un soir pour réviser des plans de gicleurs d’incendie, je voyais les sceaux d’ingénieurs qualifiés sur chacun des plans. C’est à ce moment-là que s’est produit un déclic. J’ai décidé sur le champ de devenir un ingénieur!

Même si je n’avais aucune base dans ce domaine et que j’avais à peine obtenu ma scolarité au collège, j’ai décidé de quitter mon emploi afin de poursuivre mes rêves. De retour au Canada, j’ai immédiatement contacté l’Université de Toronto pour m’y inscrire et j’ai exigé que l’on m’accepte. On m’a fait rapidement comprendre que je devais refaire tous mes cours de niveau secondaire et obtenir une moyenne de 98 % si je voulais être accepté comme étudiant. Ayant développé une base solide grâce au bouddhisme de Nichiren Daishonin, je comprenais ce que cela impliquait comme plan d’action. Grâce à mon entrainement intensif dans la SGI, j’avais appris à investir toute ma force vitale lorsque nous prenions des décisions pour démarrer des campagnes bouddhiques, des visites à la maison ou tout autre plan d’action. J’étais donc conscient qu’il me faudrait être inébranlable quant à mon projet d’étude, et poser les bonnes actions pour être admis à l’université. J’ai suivi huit cours de niveau secondaire en huit mois et j’ai obtenu une moyenne de 93 %. L’Universisté de Toronto n’a pas accepté ma candidature, mais l’Université York m’a ouvert ses portes. En ce moment, j’y termine ma troisième année en génie civil avec une spécialité en ingéniérie structurale.

Au milieu de 2019, j’ai pris conscience que pendant ma formation universitaire, je ne m’étais pratiquement pas consacré à l’étude bouddhique. Nous étions alors en juillet, et la campagne d’étude pour l’examen de premier niveau sur les notions fondamentales du bouddhisme de Nichiren Daishonin commençait à peine. C’était pour moi une occasion de prendre en charge cette activité dans mon district, alors que je n’avais rien fait dans ce domaine depuis presque trois ans. 

Parallèlement à cela, j’étais fauché. Je n’avais pas travaillé depuis 2016. J’avais payé tous mes frais de scolarité grâce aux économies réalisées sur les revenus issus de mon emploi au Texas, au Régime d'aide financière aux étudiantes et étudiants de l'Ontario (RAFEO), à ma carte de crédit ainsi qu’à ma marge de crédit. J’avais vraiment atteint ma limite de crédit. Je ne savais pas comment j’allais payer mon prochain semestre qui débutait en janvier 2020. C’est alors que j’ai déterminé de remporter la victoire absolue dans notre campagne d’étude de la SGI, et j’ai prié pour obtenir une preuve factuelle telle qu’enseignée dans la pratique du bouddhisme de Nichiren Daishonin. J’ai décidé d’obtenir une bourse pour mes études en ingéniérie. À cette époque, à la mi-août, je n’avais même pas encore posé ma candidature pour une bourse, et les cours recommençaient dans moins d’un mois. Puisant au plus profond de ma force vitale, j’ai consacré tous mes efforts à la campagne d’étude de la SGI. Le district Fairview m’a accordé un soutien indéfectible et nous avons formé un groupe d’étude. 

Chaque semaine nous avons étudié le livret d’étude du  premier niveau en lisant dix pages à la fois. Nos rencontres hebdomadaires de récitation de Nam-myoho-renge-kyo se sont transformées en réunion de préparation d’étude, et de plus en plus de membres y ont participé. Un fort noyau de participants s’est ainsi développé. Finalement, le district Fairview a totalisé 26 inscriptions de gens qui désiraient passer l’examen. 

Pendant ce temps, à la mi-septembre, je n’avais pas encore fait une seule demande de bourse, mais je récitais Daimoku pour en obtenir une. De façon mystique, j’ai reçu, dans un flux de nouvelles transmises par courriel, de l’information à propos d’une bourse à laquelle je pouvais postuler, la bourse Lassonde. Celle-ci couvrait de nombreux domaines, et la concurrence était très élevée. Quand j’ai voulu postuler, je me suis aperçu que j’avais manqué la date butoir d’un jour. À ce moment là, je me suis senti dépassé par toute la pression des études universitaires. Durant plusieurs années, je m’étais isolé pour étudier à temps plein, sacrifiant ma vie sociale. Désormais, non seulement je ne savais pas comment j’allais payer mes études, mais je ressentais l’urgence de trouver un emploi à temps complet. Je souhaitais aider mes parents qui travaillaient encore pour subvenir à mes besoins et ceux de mes deux sœurs, ne gardant  rien pour eux. J’ai alors pensé seulement vérifier si je pouvais encore soumettre ma candidature en ligne. Même si la date limite était passée, il semblait que je pouvais le faire. Mais dans le fond de mon cœur, vu mon état, j’espérais que cela ne fonctionne pas. Je ne voulais simplement pas avoir à faire les démarches nécessaires. À ma grande surprise, il était encore possible de s’inscrire. Je me suis réveillé de ma torpeur et j’ai fait tout mon possible, mais avec l’impression que le dossier que je soumettais n’avait rien d’extraordinaire. Je ne m’attendais pas à recevoir des nouvelles. Puis, je me suis rendu compte de ce que j’étais en train de faire. J’avais mis tant d’efforts dans la campagne d’étude bouddhique dans le seul but de démontrer la preuve factuelle en décrochant une bourse, et j’étais en train de douter du succès de mes démarches… 

Daisku Ikeda1 a écrit :

« Le pouvoir du Gohonzon* est absolu. Par conséquent, il est certain que toutes les prières recevront une réponse. Le problème, c’est que vous doutez du Gohonzon. Dans ce cas, quel que soit le nombre de Daimoku que vous puissiez réciter, [votre situation] ne s’améliorera pas. »2

Même si l’idée d’obtenir cette bourse semblait insensée, j’ai décidé de ne pas écouter mes doutes et de faire confiance au Gohonzon. J’ai récité Nam-myoho-renge-kyo avec la conviction absolue que j’obtiendrais la bourse d’étude et que je prouverais le pouvoir du bouddhisme grâce à tous mes efforts pour la campagne d’étude. Une semaine plus tard, j’ai reçu un courriel me disant que j’avais été présélectionné pour les entrevues finales. Disons que j’essayais de rester calme pendant que j’attendais à l’extérieur de la salle allait se dérouler l’entrevue décisive. Toutefois, aussitôt que la porte s’est ouverte, le temps s’est arrêté, et j’ai soudain senti mon état de vie se transformer, comme si la bouddhéité inhérente à ma vie faisait concrètement surface. Je me sentais totalement en harmonie avec le rythme de l’univers. Il s’agissait d’une entrevue de groupe, et il y avait trois autres étudiants sélectionnés. Grâce à mon entrainement dans la SGI, j’ai tout de suite visualisé la situation, à savoir que deux étudiants étaient entrés dans la salle sans serrer la main des intervieweurs. Dernier à me présenter, j’ai salué ceux-ci et leur ai donné une bonne poignée de main. 

Incidemment, cette entrevue finale se déroulait exactement comme une rencontre de discussion, les chaises formant un cercle de façon informelle. Je me sentais chez moi, comme si je m’adressais à des pratiquants. Quant est venu le temps de répondre à la première question,  je suis intervenu immédiatement et sans hésitation. J’ai mené naturellement la conversation et, à la fin, tout le monde s’est tourné vers moi pour la conclusion. C’était d’ailleurs un peu étrange! Le lundi 4 octobre 2019, le jour suivant notre examen bouddhique, j’ai reçu un courriel m’informant que j’avais obtenu la bourse d’étude. J’ai couru au bureau du doyen et j’ai ouvert l’enveloppe qui m’était remise. J’ai appris que l’on m’accordait une bourse de 45 000 $ pour une durée de trois ans, soit 15 000 $ par année. Cela me permet aujourd’hui de couvrir tous mes droits de scolarité et de payer l’ensemble de mes dettes. Je trouve incroyable la façon dont ce bouddhisme fonctionne. J’ai fait une seule demande de bourse, les chances n’étaient pas de mon côté, mais c’est ce qu’on appelle le pouvoir de la Loi mystique.

J’aimerais conclure cette expérience par une citation de mon mentor, le président de notre organisation bouddhiste, M. Ikeda, qui m’a accompagné depuis le tout début de ma mission, qui est de devenir ingénieur :

« Lorsque notre détermination faiblit, nous ne voyons plus que de gigantesques obstacles se profiler devant nous. Nous finissons alors par croire que ce sont des réalités immuables. C'est là que réside la cause de la défaite. On pourrait dire que la clé de la victoire dans notre combat pour kosen rufu est de lutter contre la lâcheté qui existe dans notre coeur. »3 

________________________ 

1 L’actuel président de la Soka Gakkai internationale (SGI). 

2 La Nouvelle Révolution humaine, vol. 1, p. 204. 

3 La Nouvelle Révolution humaine, vol. 3, p. 16-17. 

* Consulter le glossaire en troisième de couverture.