Un esprit pionnier à Whitehorse
Par Johanna Goossens
Mon expérience dans la foi bouddhique est fondée sur les cinq orientations éternelles de la Soka Gakkai, lesquelles sont très significatives dans ma vie quotidienne, soit:
1) la foi pour une famille harmonieuse;
2) la foi pour parvenir au bonheur;
3) la foi pour surmonter les obstacles;
4) la foi pour la santé et la longévité;
5) la foi pour la victoire absolue.
Il y a trois ans, je suis venue au Yukon rejoindre mon compagnon, Maxime, qui pratique également le bouddhisme de Nichiren Daishonin et qui y travaillait depuis un an. À mon arrivée, me sentant très isolée, j’ai récité de nombreux Daimoku* et prié pour trouver la foi de parvenir au bonheur. Puis, Maxime et moi nous sommes lancés le défi d’ouvrir une nouvelle voie là où nous étions et d’effectuer les premiers pas pour concrétiser la vision de kosen rufu* de notre mentor, le président de la SGI, Daisaku Ikeda. Ensemble, nous avons organisé la première réunion de discussion à Whitehorse et avons décidé d’appeler notre groupe Galloping Horse1. À la suite de ce pari consistant à partager le bouddhisme avec d’autres, et à travers nos prières pour que les bodhisattvas sortis de la terre surgissent, le nombre de participants à nos réunions de discussion a progressivement augmenté. Cependant, à cause de tous les efforts déployés, j’ai commencé à me sentir épuisée et je trouvais cela difficile de continuer à organiser des rencontres. J’ai donc récité Nam-myoho-renge-kyo* pour faire apparaitre la foi de surmonter toutes les épreuves, alors que je sentais se concrétiser, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de moi, les obstacles essayant de m’arrêter. Au moment où j’ai commencé à prier ainsi, une jeune femme pratiquante de Vancouver est venue à Whitehorse pour rendre visite à sa famille. Elle nous a vraiment encouragés, et nous avons ressenti un nouvel élan pour planifier les activités bouddhiques. Depuis, d’autres membres de Vancouver et du Japon sont également venus habiter à Whitehorse, permettant ainsi d’établir les fondations de notre groupe.
Au début de juillet 2017, je priais pour pouvoir réussir à participer à un séminaire d’entraînement de la SGI au Japon. Cependant, toutes les inscriptions ayant été confirmées, cela ne fut pas possible. J’ai alors décidé de réciter Nam-myoho-renge-kyo avec l’intention d’obtenir la victoire absolue, et j’ai prévu de partir au Japon malgré tout, avec l’esprit de rechercher le cœur de mon mentor Daisaku Ikeda. Finalement, bien que je n’aie pas pu participer à la session d’entraînement, j’ai fait un merveilleux voyage. J’ai créé mon propre séminaire bouddhique en visitant le Japon et en rencontrant des amis formidables. J’ai réalisé que la relation avec notre mentor se crée notamment grâce à notre propre décision de répondre à son vœu de réaliser la paix mondiale. Toutefois, cela ne fut pas le seul bienfait ayant découlé de ce voyage. J’ai également renouvelé ma foi pour créer une famille harmonieuse. Le 7 juillet 2017, je me suis rendue au Hall du Grand Vœu à Tokyo afin de renouveler mon propre vœu pour la réalisation de kosen rufu. Ce fut une journée très importante pour moi, car elle marquait l’anniversaire de ma tante Geneviève, qui, avec ma mère, avait introduit la pratique bouddhique dans notre famille il y a quarante ans. Geneviève est décédée en février 2016 après avoir lutté contre la maladie et prolongé sa vie avec un esprit invaincu. Ainsi, en ce jour où j’ai renouvelé mon vœu [au Japon], Maxime et moi recevions une réponse positive à l’offre que nous avions faite pour l’achat d’une maison à Whitehorse. Cette étape était importante pour le mouvement bouddhique dans notre région, car cette maison était destinée à devenir un lieu pour accueillir des réunions et inviter nos amis à réciter Nam-myoho-renge-kyo.
Ma famille a fait face à de graves problèmes de santé. Deux de mes tantes, dont Geneviève, ont reçu un diagnostic de cancer. Mon père a eu un cancer également, il y a deux ans, et ma mère aussi, cette année. Inspirés par l’expérience d’une autre famille qui avait lutté contre la maladie avec une forte foi bouddhique, mes sœurs, mes parents, Maxime et moi avons décidé ensemble de réciter un million de Daimoku* pour obtenir la victoire absolue. Nous avons prié pour la santé et la longévité, mais aussi pour transformer notre karma familial de maladie. Une fois notre million terminé, nous avons continué et avons maintenant atteint cinq millions de Daimoku*. Après une opération chirurgicale délicate et un traitement par chimiothérapie, ma mère est désormais guérie du cancer.
Maxime et moi sommes aussi devenus beaucoup plus impliqués dans le quotidien de la vie à Whitehorse. Nous avons parié sur le fait que nous pouvions trouver les meilleurs emplois possibles, des postes qui nous passionneraient, afin de contribuer encore davantage au développement du bouddhisme au Yukon. D’ailleurs, dès mon arrivée, j’avais changé l’orientation de ma carrière dans le domaine de l’agronomie (science agricole) pour travailler dans le domaine de la puériculture. Ayant eu l’occasion de travailler auprès d’enfants dans une école francophone, je pensais que c’était la meilleure option pour moi à cette époque. Cependant, il y a quelques mois, j’ai réalisé que quelque chose me manquait pour que je sois parfaitement comblée. Avec gratitude pour ce travail qui m’avait permis de contribuer à kosen rufu jusqu’alors, j’ai décidé qu’il était néanmoins temps de trouver un autre emploi qui serait en lien avec mes études d’agronomie. Je prie maintenant avec la détermination de trouver un poste qui me permettra de contribuer à la création d’un meilleur environnement au Yukon tout en poursuivant mes autres activités et centres d’intérêt.
L’une de ces activités qui me passionne est le cirque ! J’ai rejoint une école à Whitehorse, il y a quelques années, et maintenant, avec les employés de cette institution, nous travaillons à développer le cirque dans les communautés avoisinantes. Nous avons déjà commencé des camps à Watson Lake, en Colombie-Britannique, au début du mois de juillet pour la Fête nationale du Canada.
Mon but est de créer le meilleur environnement possible pour Maxime et moi, ici, au Yukon. Maxime a commencé l’apiculture cet été, et nous aimerions développer des jardins communautaires près de chez nous, où les gens pourraient cultiver et s’échanger de bons légumes, car ceux-ci sont très dispendieux dans la région et souvent de piètre qualité. Ce que je trouve très puissant dans le bouddhisme, c’est l’idée que, sur la base du principe de cause à effet, nous sommes, en fin de compte, responsables de nos circonstances. Comprendre cette notion m’a permis de prendre conscience de mon comportement et de mon attitude fondamentale. J’ai pu percevoir que la cause interne de ma frustration dans certaines circonstances était un manque de sagesse dans la façon avec laquelle j’appréhendais la situation.
Daisaku Ikeda a fait remarquer que, tout comme dans le sport, une vie victorieuse signifie gagner sur soi-même. Il cite Jesse Owens, qui a déclaré : « Les vrais Jeux olympiques sont la vie, notre propre vie intérieure. La vie elle-même correspond à des Jeux olympiques où nous nous efforçons chaque jour de battre nos propres records personnels. Premièrement, il faut être fort. Il n’y a aucun moyen de gagner en ce monde chaotique si vous cédez à votre faiblesse. Peu importe ce que les autres peuvent dire ou faire, vous devez rassembler vos capacités et les mettre en action. Chacun de nous doit trouver sa propre façon, frayer son propre chemin et aller de l’avant courageusement. C’est ainsi que nous pouvons orner nos vies de victoires éternelles. »2
Je termine ce témoignage en faisant part de ma promesse de continuer d’étudier les enseignements de Nichiren Daishonin, ainsi que les directives du président Ikeda. Je suis déterminée à contribuer à la société en me lançant toujours des défis et ce, afin d’établir un état de sagesse et de bonheur profond à travers la récitation de Nam-myoho-renge-kyo.
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1 « Cheval au galop » (Traduction libre).
2 New Century, novembre 2006, p. 21 (traduction libre).
* Consulter le glossaire en troisième de couverture.