Croire en sa capacité à remporter la victoire
Par Jihun Choi
Toute mon enfance, je me suis retrouvé à la dérive. Je ne manifestais pas le moindre intérêt pour les études et comme l’école m’ennuyait, je jouais aux jeux vidéo pour passer le temps. Arrivé à la dernière année du secondaire, ce mode de vie avait fait des dégâts. Parallèlement, mes camarades mettaient la priorité sur leurs études universitaires et faisaient part de leurs rêves de devenir médecins ou ingénieurs. Honnêtement, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire plus tard, et j’avais peur d’effectuer le mauvais choix de carrière car je savais à quel point mes résultats scolaires étaient médiocres. J’ai alors déployé des efforts pour m’améliorer à l’école mais, faute de motivation à étudier, je n’ai pas constaté de progrès significatifs. Une chose était néanmoins certaine, j’étais loin d’être sur la bonne voie pour être accepté dans une université.
Mes parents pratiquent sincèrement le bouddhisme de Nichiren Daishonin depuis mes plus lointains souvenirs. De temps à autre, il m’arrivait de réciter Nam-myoho-renge-kyo* devant le Gohonzon*, mais sans véritable conviction. Durant cette période difficile, ma mère m’a présenté à deux jeunes hommes qui étaient membres de la SGI (Soka Gakkai internationale) du Canada. Leur optimisme et leur esprit de résilience m’ont touché. Ils m’ont encouragé à définir mes objectifs d’avenir et à travailler sur eux, un pas à la fois. Grâce à leur aide, j’ai pu explorer diverses carrières, pour finalement réaliser que le génie mécanique était un domaine qui m’attirait, car j’adore les travaux manuels et la construction d’objets. Bien entendu, dans ma tête, ce choix de carrière était hors de ma portée. Mes notes étaient insuffisantes et j’étais incapable de tenir mes engagements. Heureusement, avec le soutien de ma mère et de mes nouveaux amis bouddhiques, j’ai décidé de déployer tous les efforts nécessaires pour atteindre ma cible.
Jihun et sa famille. De gauche à droite : Malim (mère), Jimin (sœur), Jisu (sœur) tenant Louie, leur petit chien, Jihun ainsi que Seongun (père).
Quoique sceptique quant à ma capacité à réussir, je me suis inscrit aux redoutables cours préalables en ingénierie durant ma dernière année de secondaire. Un tutorat supplémentaire m’a également permis de renforcer mon éthique de travail, car je n’avais pas établi de bases solides au cours de la première partie de mes études au secondaire. Même si je n’envisageais pas d’être accepté à l’université, j’ai envoyé des demandes en suivant simplement chacune des étapes requises. J’ai ensuite obtenu mon diplôme d’études secondaires mais, comme je m’y attendais, mes notes étaient loin de refléter le niveau répondant aux critères universitaires. Une fois la période de confirmation des résultats arrivée, je me suis retrouvé entouré de camarades qui célébraient leur admission, alors que je ne recevais que des refus de mon côté. Je me sentais perdu, sans savoir quoi faire. Puis, un collège de la région de Toronto m’a accepté dans un programme de design. Cette option s’avérait être le chemin facile mais, n’ayant pas d’autre option, j’ai décidé de suivre la direction qui s’ouvrait à moi.
À cette période, je ne pratiquais pas le bouddhisme, mais ma mère m’avait confié qu’elle récitait Daimoku* pour mon bonheur. Par miracle, juste avant le semestre d’automne 2020, l’Université York a accepté ma demande d’inscription. Incrédule, j’ai dû relire plusieurs fois la lettre de confirmation. J’étais fou de joie mais, en même temps, je doutais de ma capacité à endurer la vie d’étudiant universitaire. En mon for intérieur, je pensais que la voie la plus sûre était celle du programme en design offert par l’autre établissement. J’ai demandé des encouragements à mes amis de la SGI, lesquels m’ont tous incité à croire en mon potentiel, comme ma mère le faisait. J’ai alors décidé de relever les défis qui se dressaient devant moi.
J’étais très enthousiaste au début mais, peu de temps après, j’ai reçu un courriel provenant de l’Université York. En raison de mes faibles notes au secondaire, je devais compléter une année dans le département des « Sciences de la Terre et de l’atmosphère » avec une moyenne pondérée cumulative de 5 ou plus afin d’être admis dans le programme de génie mécanique à cette université. Sans m’avouer vaincu, j’ai attaqué cette nouvelle phase. À noter que les restrictions liées à la pandémie de COVID-19 étaient alors en place.
Rapidement, je me suis retrouvé isolé, n’arrivant pas à développer de liens solides avec les autres étudiants, ni à recevoir de conseils avisés de la part du personnel administratif. Je me sentais terriblement seul, mais me suis efforcé de faire de mon mieux. L’expérience des cours en ligne où l’on doit maintenir nos yeux rivés sur l’écran d’ordinateur était épuisante, et mes anciennes tendances qui m’entraînaient dans des périodes d’ennui et de distraction ont repris le dessus. C’est ainsi qu’en novembre 2020, ma descente était bel et bien amorcée. Même si j’étais conscient que j’étais l’auteur de cette situation, je ne savais pas comment m’en sortir. Désespéré, j’ai contacté un de mes amis de la SGI pour lui demander ce que je devais faire. Il avait lui-même complété un programme universitaire exigeant, et m’a alors recommandé d’établir une routine qui me permettrait de me consacrer entièrement à mes études. Il m’a également encouragé à réciter une heure de Daimoku dès la fin de notre conversation téléphonique. À peine l’appel terminé, j’ai prié pendant une heure comme convenu. Lorsque je l’en ai informé, mon ami a suggéré que je fasse des récitations de Nam-myoho-renge-kyo et de Gongyo* une partie intégrante de ma journée.
À partir de ce moment-là, j’ai établi un calendrier pour mes études et j’ai récité Daimoku presque quotidiennement. J’ai lu des encouragements de Daisaku Ikeda1 qui s’appliquaient à ma situation et que je trouvais inspirants et revitalisants. Plus je m’en imprégnais, plus je voulais manifester la sagesse dont il parlait. J’ai commencé à observer des résultats tangibles. Ayant complété plusieurs examens partiels, j’ai réalisé que j’étais aussi capable que n’importe quel autre étudiant en ingénierie. Cependant, en raison de mon incapacité à terminer mes études avec succès plus tôt durant le semestre, j'avais échoué à un cours requis dans le domaine de la physique. J’ai toutefois refusé de me montrer démoralisé par cela, et décidé de reprendre ce cours à la session d’hiver, même si ma charge de travail était déjà élevée. Je récitais Nam-myoho-renge-kyo plus régulièrement et je gérais mon emploi du temps de façon à pouvoir obtenir de bons résultats dans tous mes cours. À la fin de ma première année d’université, j’ai atteint mon but de moyenne pondérée cumulative supérieure à 5! Je me suis maintenant fixé comme défi d’être officiellement transféré [au Centre Bergeron], soit à l’école d’ingénierie de l’Université York.
Lentement mais sûrement, je transforme l’impossible en possible dans ma vie. J’ai tellement appris sur moi-même à travers ce processus. Le bouddhisme et le fait d’être entouré de bons amis pratiquants m’ont aidé à maîtriser ma tendance à vouloir me saboter. En allant courageusement à la poursuite de mes rêves, j’ai acquis un plus grand respect de moi-même. J’ai appris à persévérer et à avancer de manière constructive, même quand les choses se compliquent. J’ai développé une plus grande capacité à affronter directement la réalité, et j’utilise le Daimoku comme point de départ pour surmonter les circonstances négatives. Après avoir installé une pratique bouddhique assidue, je suis tout naturellement parvenu à prendre mes responsabilités. Plus important encore, lorsque je récite Nam-myoho-renge-kyo régulièrement, j’ai remarqué que je devenais plus attentionné. J’ai toujours ressenti de la gratitude envers mes parents qui ont systématiquement cru en moi malgré mes défauts, mais je suis particulièrement reconnaissant envers la pratique bouddhique de m’avoir permis de créer un meilleur lien avec ma mère.
À présent, ma détermination est de m’assurer d’être pleinement heureux, quelle que soit la situation dans laquelle je me trouve, et de ne pas être défait par les difficultés de l’existence. Grâce à cette formidable pratique bouddhique, j’irai toujours de l’avant, tel que nous l’affirme M. Ikeda :
« Au cours de la jeunesse, on doit faire face à toutes sortes de difficultés et les résoudre tout en étant au cœur de ces difficultés, en repoussant les nuages noirs du désespoir et en avançant vers le soleil, vers l’espoir. Cette force est le trait caractéristique de la jeunesse. Il est normal d’avoir des problèmes, de faire des erreurs ou même de nourrir des regrets. L’essentiel est de ne jamais être vaincu. Lorsque vous êtes au milieu de l’adversité, rongés par l’inquiétude et les épreuves, tournez-vous toujours vers l’avenir et faites un pas en avant. (…) Vous devez aller de l’avant, sans relâche. En même temps que vous affrontez toutes sortes de difficultés, récitez Nam-myoho-renge-kyo et progressez d’une manière ou d’une autre, même d’un seul pas. Si vous faites cela, lorsque vous regarderez en arrière, vous constaterez que vous avez réussi à vous frayer un chemin dans la jungle en un rien de temps. »2
Publié en juillet 2022 ère nouvelle
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1 Actuel président de la Soka Gakkai internationale (SGI).
2 IKEDA, Daisaku, Dialogues avec la jeunesse, Tome I, « Préoccupations et espoirs de la jeunesse »,
- 16-17.
* Consulter le glossaire en troisième de couverture.