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Découvrir la meilleure façon de mener sa vie

December 4, 2020

Par Glenn Turner

Quand j’étais jeune, je n’avais aucune idée quelle direction prendre dans l’existence. J’avais abandonné mes cours universitaires à deux reprises. Bien qu’intéressé par diverses disciplines, notamment l’écriture et les langues étrangères, il m’était impossible de m’engager dans quelque domaine que ce soit sur une durée suffisamment longue pour me permettre de progresser. Les gens de mon entourage savaient qu’ils ne pouvaient pas compter sur moi. Je vivais au jour le jour, sans être malheureux pour autant, mais sans aucune idée de ce que l’avenir me réservait et d’ailleurs, sans croire que je pouvais influencer le futur de quelque façon que ce soit. En 1983, je travaillais pour une compagnie de déménagement à Ottawa. Un collègue essayait de m’initier au bouddhisme depuis un an, mais je n’étais pas intéressé. Lors d’une fin de semaine, il m’invita à une fête. Ce qu’il ne m’avait pas mentionné, c’est que nous devions d’abord nous rendre à une réunion bouddhique. Ce fut une surprise pour moi, mais j’ai aimé le son de la récitation du Daimoku*. Les participants me semblaient tous très sympathiques. Grâce au soutien de mon camarade et d’un autre membre, je me suis mis à assister régulièrement aux réunions de district. J’apprenais ce qu’étaient la SGI et la philosophie bouddhiste — j’aimais ce que j’entendais — mais je ne pratiquais toujours pas moi-même. Quelques semaines plus tard, un responsable de district s’adressa à moi en ces termes : « Glenn, tu peux venir à autant de réunions que tu le souhaites, mais si tu n’essaies pas de le pratiquer pour toi-même, tu ne pourras jamais réellement comprendre ce bouddhisme. » Cela m’a paru très logique, et j’ai donc commencé à réciter Nam-myoho-renge-kyo* et à faire Gongyo* chez moi, tout seul.

La différence fut flagrante! Soudainement, je me rendais compte que j’avais le pouvoir de transformer ma vie et qu’il m’était possible de devenir vraiment heureux, ce que je n’avais jamais considéré comme essentiel auparavant. En parallèle, j’ai réalisé à quel point j’étais devenu égoïste et irresponsable.

J’ai eu de la chance de connaitre le bouddhisme à cette époque-là! Les pratiquants d’Ottawa récitaient énormément de Daimoku, et il y avait de nombreuses occasions d’assister à des réunions, notamment pour un jeune comme moi. Sans vraiment en comprendre les bienfaits, j’ai participé à autant d’activités que j’ai pu. Il y avait des festivals organisés dans d’autres villes, des rencontres qui s’étalaient sur toute une fin de semaine à Montréal, des réunions de district à Ottawa et de nombreux événements pour le Groupe de la jeunesse. Mes activités préférées étaient celles des Groupes Soka1 et Gajokai2 dont les fonctions étaient de veiller à la protection des membres et de s’assurer que les réunions puissent se dérouler dans les meilleures conditions possibles. J’étais toujours comblé de joie lorsque je me retrouvais dans un stationnement en charge de la circulation ou en train d’attendre devant une porte de service camouflée et presque inutilisée. La participation à ces activités m’a donné la preuve que je pouvais réussir n’importe quelle tâche que l’on me confiait, aussi bien au sein de la SGI que dans la vie quotidienne, en me fondant sur ma pratique bouddhique. Petit à petit, j’ai compris que tous ces efforts déployés en faveur de kosen rufu avaient un effet encore plus profond et que ma vie changeait de cap en révélant sa véritable mission.

J’ai joint la SGI et reçu le Gohonzon* en novembre 1983. Grâce à mon engagement dans les activités et à ma récitation de Nam-myoho-renge-kyo pour surmonter les obstacles, j’ai réussi à obtenir mon diplôme universitaire, à me reconvertir professionnellement et à rencontrer celle qui allait devenir mon épouse. Rose est devenue membre en 1985. Nous sommes tous deux devenus responsables dans le Groupe de la jeunesse à Ottawa, et nous nous sommes mariés en 1990.

Ces trente-sept dernières années, il y a eu parfois des moments où ma pratique bouddhique a pu vaciller. Toutefois, même durant les pires moments, je n’ai jamais cessé de réciter Daimoku. Après avoir renoncé à mes responsabilités au sein de l’organisation et m’être consacré à d’autres causes, je me suis retrouvé dans une impasse et incapable d’avancer dans aucun des projets que je désirais réussir. Au bout du compte, conscient que je pouvais faire bouger les choses en contribuant à kosen rufu, j’ai recommencé à participer aux activités bouddhiques. Le tournant décisif pour moi fut une grande réunion prévue à l’Université de Carleton pour laquelle j’étais résolu à apporter mon soutien le plus total. Tandis que j’invitais toutes les personnes rencontrées durant les mois précédant l’événement, j’ai constaté que de plus en plus de possibilités s’offraient à moi pour parler aux gens du bouddhisme. Durant la tenue de cette réunion, je suis donc retourné à mes « racines » en œuvrant en tant que membre du Groupe Soka, en orientant joyeusement les automobilistes dans un stationnement éloigné. Par la suite, alors que les barrages qui se dressaient dans ma vie commençaient à disparaître, j’ai accepté davantage de responsabilités, tout en ayant constamment le président de la SGI, Daisaku Ikeda, dans mon esprit.

Lorsque M. Ikeda est venu à Montréal en 1993, Rose et moi nous sommes beaucoup investis pour l’accueillir. Elle s’est impliquée en tant que membre du Groupe des Feuilles d’érable3, et je faisais partie de l’équipe responsable de la sécurité. Ce fut une expérience enthousiasmante. Nous avons eu l’immense bonne fortune de nous retrouver à proximité de notre mentor à plusieurs reprises. Ce qui m’a le plus impressionné était la joie de vivre et la décontraction du président Ikeda. Pendant les réunions, il lançait des plaisanteries et, tandis que nous l’accompagnions en voiture d’un lieu à l’autre, il prenait des photos à l’improviste. Il s’est assuré de remercier chacun pour leurs efforts à la fin de sa visite, et nous avons été touchés par la bienveillance et le respect dont il faisait preuve à l’égard de tous. Ce fut le contact le plus proche que j’ai pu avoir avec Daisaku Ikeda mais, curieusement, ce ne fut pas le plus significatif.

Lors du séminaire d’entraînement au Japon, en 2019, les membres canadiens visitèrent le Centre culturel Ikeda d’Ota, à Tokyo, qui est consacré à l’histoire de la Soka Gakkai. Une statue s’y trouvait, représentant le jeune Ikeda prenant les rênes pour assumer la progression de kosen rufu dans l’arrondissement d’Ota durant la célèbre Campagne de Kamata4. La statue le montrait en train d’avancer au milieu d’une tempête, ses cheveux, sa veste et sa cravate emportés par le vent. Le sculpteur était parvenu à saisir sur le visage de Daisaku son regard rempli de confiance et même de bonheur en dépit des obstacles qui s’élevaient sur son chemin. Cette œuvre d’art impressionnante, qui illustrait le jeune disciple répondant à son maitre, m’a soudain fait comprendre la profondeur et l’importance de la détermination du président Ikeda. À ce moment précis, en songeant à ses efforts déployés au nom de tous, j’ai compris que c’était là la meilleure façon de mener sa vie, soit de lutter face à l’adversité pour le bien d’autrui pour celui de la paix mondiale, et qu’il me fallait suivre mon mentor, du mieux que je le pouvais.

Ces dernières années m’ont offert de multiples occasions de me dépasser. Malgré le peu de confiance en mes capacités, je suis devenu une personne à qui l’on accorde sa confiance dans le contexte professionnel et au sein de la communauté, en faisant du bénévolat pour une ligue de hockey mineur après avoir exercé comme enseignant et enseignant-bibliothécaire pendant plus de vingt-cinq ans. Durant cette période, j'étais le chef de file de notre réseau de bibliothèques scolaires, et, au cours de ma dernière année d’enseignement, mon association provinciale m’a décerné le prix de « l’enseignant-bibliothécaire de l’année »! 

J’ai également effectué des recherches, rédigé, publié et fait la promotion d’un livre, alors que j’étais encore employé à temps plein. Ma pratique bouddhique m’a permis d’accomplir ce que je ne pensais pas être capable de réaliser. Tout en continuant à travailler dans mon école, j’ai pu parler du bouddhisme à un grand nombre de mes collègues, et dix-huit d’entre eux ont commencé à réciter Nam-myoho-renge-kyo, ne serait-ce qu’un peu. Nous avons organisé des sessions de récitation à l’école, après la fin des classes et sur l’heure du midi. Six enseignants ont poursuivi les Daimoku ces dernières années et, durant le confinement dû à la pandémie de COVID-19, nous nous sommes retrouvés à cinq chaque semaine pour discuter et réciter Nam-myoho-renge-kyo en ligne.

Plus récemment, en tant que membre du personnel de la SGI du Canada, je suis en mesure d’utiliser pleinement mes talents et centres d’intérêts au service du kosen rufu canadien. Je suis parfois surpris de constater que je passe mes journées à écrire et à travailler dans deux langues [NDLR : le français et l’anglais] alors que c’est ce que j’espérais vaguement pouvoir faire lorsque j’étais jeune. Il semble qu’après tout, je sois arrivé là où je voulais être.     

Néanmoins, plus je pratique ce bouddhisme, plus je me rends compte de tout ce qui me reste à transformer. L’égoïsme, l’irresponsabilité et la colère font toujours partie de ma vie. Être davantage conscient de ma mission ne m’empêche pas toujours de me plaindre. Cependant, je suis convaincu du pouvoir de la pratique [bouddhique] qui me permet d’accomplir ma révolution humaine et d’aider les autres à faire de même. Je continuerai ainsi d’aller de l’avant, fier de pouvoir œuvrer pour kosen rufu aux côtés des membres de la SGI du Canada et du président Ikeda. 

 

_________________ 

1 Groupe d’entraînement pour les jeunes hommes œuvrant en arrière-scène et veillant à la sécurité et à la logistique lors des réunions de la SGI. 

2 Groupe d’entraînement des hommes et des jeunes hommes veillant à la protection des réunions et des Centres de la SGI. 

3 Groupe d’entraînement pour les jeunes femmes œuvrant en arrière-scène assurant la sécurité et le bon déroulement des activités lors des réunions de la SGI. 

4 En février 1952, le président de la SGI, Daisaku Ikeda, à l’époque conseiller du chapitre de Kamata à Tokyo, lança une campagne dynamique de propagation. Ensemble, avec les membres de Kamata, il pulvérisa le record du mois précédent, qui était alors de 100 nouveaux foyers membres, en introduisant 201 nouveaux foyers au bouddhisme de Nichiren Daishonin. Cet exemple dynamisa l’organisation tout entière, déclenchant ainsi l’élan nécessaire pour accomplir l’objectif que s’était promis de réaliser son mentor, le deuxième président de la Soka Gakkai, Josei Toda, de 750 000 foyers pratiquants. 

* Consulter le glossaire en troisième de couverture.